Mes lecteurs suisses auront reconnu le fameux slogan du géant de la téléphonie mobile couleur mandarine, pour les autres cet aspect est maintenant élucidé une fois cette ligne lue. Je souhaitais en effet vous faire part de ma dernière aventure en matière de téléphone mobile. Vous allez voir, c’est du lourd. Accrochez vos ceintures.

Smartphones en carton

Cette histoire commence il y a fort longtemps (courant 2012), époque à laquelle j’ai fait l’acquisition de mon nouveau jouet, un magnifique Galaxy Note 2. Fou de joie et impatient d’en tirer pleinement parti, je m’empresse alors d’en changer le recovery, de le rooter et; comble de raffinement smartphonesque; de changer la ROM, bien sûr. Tout se passa formidablement bien jusqu’à tout récemment… en effet, ce natel (c’est comme ça qu’on dit téléphone mobile en Suisse, c’est historique) est connu pour être sujet à la « mort subite », au même titre que le Galaxy S3 par exemple. Il semblerait que ce soit le chipset utilisé dans ces téléphones qui soit en cause et qui finirait, tôt ou tard, par faire freezer votre smartphone de manière totalement aléatoire mais régulière, au point que ledit téléphone ne soit plus utilisable. (Voici une appli si vous voulez tester votre téléphone). Il existe plusieurs tutos sur le net pour installer des kernels alternatifs ou pour fabriquer des poupées vaudous qui résoudraient au moins temporairement le problème: pour ma part, j’estime que ces solutions sont bancales et surtout n’assurent rien du tout durablement. Un composant de ces appareils est défectueux, en l’occurrence le chipset, alors il est normal de pouvoir le faire changer tant que le smartphone est sous garantie, cela va de soi. J’ai évidement testé différentes ROMS custom et officielles qui n’ont pas réglé le problème. On peut se demander – avec un sourire forcé aux lèvres – si de telles pratiques n’entrent pas dans le processus d’obsolescence programmée, sachant que la plupart du temps les smartphones commencent à mourir après +/- 6 mois, comme par hasard, mais ceci est une autre histoire et ce n’est pas le sujet de ce billet.

Business is business

Je continue donc mon histoire: ayant déterminé la cause du problème, je me rends dans mon « Mandarine Center » le plus proche afin de m’enquérir de la durée de garantie qu’il me reste, ce à quoi on me répond que ce téléphone n’est plus sous garantie et que la réparation éventuelle va me coûter un bras et que les frais de port (pour récupérer le natel en l’état, lolilol) s’élèveront à 60 CHF. Cool. Énervé et frustré, je rentre donc chez moi, penaud. Le lendemain, ayant repris mes esprits, une lubie s’empare de moi, me poussant à chercher le document de garantie de mon Note 2, afin d’en avoir le cœur net. Et, oh surprise, il se trouve que je dispose encore de 9 mois de garantie. À partir de ce moment, j’ai senti que le vent allait tourner et que les dieux de l’électronique m’avaient ouverts les yeux. Je suis bien sûr retourné au « Mandarine Center » et retombe sur le même employé. Le dialogue qui suit mérite le détour:

Employé Mandarine: « bonjour. »

Moi: « bonjour, je reviens vers vous concernant mon Note 2. »

Employé Mandarine (fouillant sa mémoire): « ah oui, je me souviens de toi! »

Moi (qui adore qu’on me serve du tu d’entrée de jeu): « tu m’avais bien dit que la garantie de mon téléphone était expirée, non? »

Employé Mandarine: « comment ça? »

Moi (exhibant ma garantie dans l’espoir de provoquer des excuses): « tu avais regardé dans ton système et tu m’as dit que mon téléphone n’était plus sous garantie, non? »

Employé Mandarine (bottant en touche): « Ah ouais, mais c’est bon maintenant, c’est ce document qu’il me fallait! » Ok, donc en fait il a fait genre de checker quelque chose sur mon compte à ma première venue mais à aucun moment il n’a eu la garantie de mon téléphone sous les yeux… quel professionnalisme. Après cela, il se mit à imprimer divers documents, me demandant de signer par-ci par-là, puis arrive THE epic moment:

Employé Mandarine: « bon, alors je mets quoi comme description du problème? » Sachant que je lui avais déjà expliqué en long et en large mon raisonnement, je commençai à perde patience…

Moi: « ben que le chipset est défectueux! »

Employé Mandarine: « Ah, donc c’est logiciel? »

Moi (serrant les dents): « Non, justement pas, c’est lié au matériel, c’est hardware, ça n’a rien à voir avec le logiciel, aussi appelé software. » Balaise de devoir expliquer ça à un employé Mandarine… mais attendez la suite.

Employé Mandarine: « Ok ok… mais si je mets des termes trop techniques (!!!) ça risque de pas passer… »

Moi: « comment ça? Mais où va partir ce téléphone? Dans un Mandarine Center ou chez Samsung? »

Employé Mandarine: « ben chez Samsung. »

Moi: « dans ce cas, j’espère que les ingénieurs de Samsung connaissent leur matériel quand même! De plus ils sont certainement au courant du problème! »

Employé Mandarine: « oui c’est vrai… alors je mets quoi? »

Moi: « chipset défectueux. »

Employé Mandarine: « comment tu épelles chipset? » Il a osé me demander ça. Avec un ordinateur connecté au net sous les yeux en plus. Ce type n’a peur de rien.

Après ça, je suis reparti avec un S4 en prêt sous le bras. J’attends maintenant des nouvelles de mon Note 2 et je mettrai peut-être l’article à jour si cela en vaut le coup.