[Tech] Monter son serveur de virtualisation, partie 1: choix du matériel

hardware

Salut à tous ! Aujourd’hui, j’aimerai vous présenter un petit projet qui me trotte dans la tête depuis quelques temps. En effet, je réfléchis à me monter un petit serveur destiné à la virtualisation. Dans cette première partie, je vais énumérer les options à ma disposition ainsi que le choix, non définitif, de mes composants.

Je m’explique: je dispose d’un PC, format tour, qui ne contient aucune de mes données sensibles. J’entends par là que s’il crame demain, je ne pleurerai pas pour les données qu’il contenait, il n’y en a pas. Toutes mes données sont stockées dans mon Qnap, qui fait aussi office de mediacenter et qui est connecté à ma TV. Ces données sont backupées de diverses manières, mais ce n’est pas l’objet de cet article. J’ai bien tenté de jouer un peu avec la virtualisation du Qnap, qui dispose de pas moins de 8GB de RAM ce qui n’est pas rien pour ce type d’appareil. Cela reste anecdotique et ne représente pas une solution viable pour tous mes besoins en virtualisation, bien que j’aie pu y faire tourner, pour le fun, un Windows Server 2012 R2 sans trop de mal.

De plus, j’aime compartimenter les besoins tant que possible: le PC est dédié à la bureautique et au gaming, le Qnap à la centralisation des données. Aucune de ces deux machines n’est donc apte à accueillir plusieurs VMs, potentiellement gourmandes, qui devront peut-être tourner H24. J’envisage ce serveur comme une machine modulaire, évolutive si possible, où je puisse monter des VMs à la volée sans avoir à me soucier de l’impact sur l’hôte et les autres VMs.

L’option tout-en-un

hp-microserver-g8

J’ai d’abord envisagé de partir sur un serveur tout-en-un, ce qui comporte des avantages, et bien sûr des inconvénients. Il faut savoir que ce serveur sera accueilli dans mon salon, donc le WAF est un des aspects à prendre en compte dans cette démarche. En premier lieu, je me suis tourné vers les ProLiant MicroServer Gen8 de chez HP. Il est décliné en plusieurs versions, allant du Celeron au Pentium en passant par un i3, pour finir par un XEON E3-1220Lv2 pour la plus musclée, qu’on trouve à un peu plus de 600 CHF actuellement. Cette version dispose de 8GB de RAM et peut en accueillir 16 au maximum. Seuls les RAID 0/1/10 sont possibles, sur 4 disques de 3,5″ une fois plein. Enfin, il est livré avec iLO, ce qui permet de prendre le contrôle au niveau matériel du hardware, et ceci à distance. Plus besoin d’un écran et d’un clavier dédiés à la machine, il est possible de tout faire via un navigateur.

Voici une liste non-exhaustive des avantages et inconvénients que j’y vois personnellement.

Avantages

  • Prix plutôt correct (n’oublions pas qu’il est livré sans disque)
  • Prêt à l’emploi à la sortie du carton
  • Garantie chez un seul fabriquant (2 avec les disques)
  • Facilité de mise en place
  • Solutions professionnelles (RAID, iLO) incluses

Inconvénients

  • Solution vite limitée
  • Pas de choix des composants
  • Pas de modularité ni d’évolutivité
  • Restrictions techniques (RAID, nombre de disques, RAM, etc.)

L’option home-made

Vous l’aurez compris, c’est vers cette option que je compte me tourner, à moins qu’un nouveau produit ne sorte soudainement sur le marché.
À l’heure actuelle, je suis encore en train de réfléchir si j’ai envie de partir sur de l’Hyper-V, de l’ESXi, voire même du Proxmox si je me sens l’âme aventureuse. Dans tous les cas, mon NAS actuel servira d’espace de backup si certaines devaient devenir critiques.
Je ne cherche absolument pas à proposer une solution ultime, mais un bon compromis performances-prix. Comme tout un chacun, j’ai des restrictions budgétaires, non mais sans blague.
Je reste bien sûr ouvert à tout critique constructive et si vous voyez quelque chose de possiblement améliorable, je vous serai très reconnaissant de m’en informer avant que je commande quoique ce soit ! :)

Boitier – FRACTAL DESIGN Node 804

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Le Fractal Design Node 804 est un boitier qui peut accueillir une carte mère format mini ITX ou micro ATX, et jusqu’à 12 disques durs et SSD en mixant les 2,5″ et 3,5″. Le format est intéressant, il pourrait assez facilement entrer dans un meuble de taille convenable, souvenez-vous que le WAF me guette. Les tests que j’ai pu lire le déclarent silencieux, de toute manière je pourrai toujours changer les ventilos au besoin. Il peut s’enfiler une alim’ format ATX sans broncher et des cages amovibles sont disponibles pour l’agencement.

Carte mère – SUPERMICRO X10SLL-F

X10SLL-F_spec_features

La colonne vertébrale de ce projet ! J’avais d’abord voulu partir sur sa grande sœur, la X10SL7-F, intégrant 8 ports SAS, mais son prix m’a vite calmé, j’ai jugé que ce n’en valait pas la peine.
Cette carte peut accueillir un XEON de socket LGA 1150, parfait pour le travail qui l’attend. Elle peut gérer jusqu’à 32GB de RAM ECC (j’y reviens ci-dessous), dispose d’un port RJ45 dédié à IPMI (Intelligent Platform Management Interface), qui je le rappelle permet une prise de contrôle bas niveau du hardware, offrant la possibilité de surveiller le matériel mais aussi de le redémarrer ou de le contrôler à distance. Enfin, elle permet de mettre en place du RAID 0, 1, 10 ou 5, sur les 6 ports SATA disponibles.

Processeur – INTEL Xeon E3-1231 v3

Selon mes recherches, un bon rapport qualité-prix. Sa fréquence est de 3,4 Ghz, il embarque 4 cœurs physiques et prend en charge la RAM de type ECC. Il est en outre tout à fait indiqué pour un usage dans un serveur de virtualisation.
Je ne vous mets pas la photo du processeur, c’est plutôt naze…

Ventirad – NOCTUA NH-L12

NOCTUA NH-L12

J’ai fait quelques expérimentations avec un Waterblock AIO, je ne sais pas si je suis tombé sur le seul produit ou modèle défectueux, mais j’avais l’impression d’avoir une turbine à côté de moi en permanence, donc je l’ai viré. Je suis retourné aux sources, mon premier ventirad a été un Noctua, quand cet AIO m’a déçu j’ai racheté un Noctua, aucun souci depuis. C’est donc sans crainte que je me tourne à nouveau vers Noctua pour ce ventirad spécialement conçu pour les machines limitées en place. Il est livré avec les excellents ventilateurs, Noctua eux aussi, qui trouvent toujours une bonne place dans les tests.

Mémoire vive – KINGSTON ValueRAM 32GB

Que dire sur la RAM, à part que c’est le maximum que peut embarquer cette config’ en l’état. Ah oui, elle est ECC.

Alimentation – BE QUIET! Pure Power 9 300 Watts

D’après les puissantes additions que j’ai effectuées sur divers sites de calculs de watts nécessaires comme celui-ci, une alimentation 300W devrait tout à fait convenir à cette machine. Cette alim’ a l’avantage d’être semi-modulaire, c’est-à-dire qu’une partie des câbles est amovible, on peut les brancher selon les besoins. Elle a l’avantage selon les tests que j’ai pu lire d’être quasi-inaudible même en charge, un excellent point.

SSD – SAMSUNG 850 Evo Series SSD, 120GB

Pour ce point, ça aurait pu être n’importe quel SSD, il se trouve que j’ai eu de plutôt bonnes expériences avec les SSD Samsung, en tout cas pas de mauvaises. L’idée étant de profiter des deux ports SATA 3 de la carte mère pour mettre en place un RAID 1 (disques en miroir) pour l’hyperviseur, qui je vous le rappelle, n’est pas encore fixé à l’heure où j’écris ces lignes. Je réfléchis aussi à installer l’hyperviseur (par exemple ESXi) sur une clé USB, bien que sans que je sache pourquoi, cette perspective ne m’enchante guère.

HDD – WESTERN DIGITAL Red WD30EFRX, 3.0TB

Ce sera des WD30EFRX ou ce ne sera pas. Pourquoi une telle affirmation me demanderez-vous ? Et bien, pour plusieurs raisons. D’abord, ces disques durs sont, je cite, « conçus et testés de façon très complète pour assurer leur compatibilité dans des environnements fonctionnant 24 h/24 et 7 j/7 et répondre aux exigences des systèmes NAS des particuliers et des petites entreprises. » Ce sont ces disques qui peuplent mon NAS actuellement et j’en suis très content. Par ailleurs, il se trouve que ce disque délivre un niveau sonore de 24 dBA en moyenne, ce qui est tout à fait acceptable pour ma part. C’est totalement subjectif mais cela repose sur une expérience vécue (encore):  Vous l’avez lu, mon NAS dispose des mêmes disques. Il se trouve que j’avais d’abord acheté des WD Red Pro, cousin des WD Red. Problème, le WD Red Pro délivre un niveau sonore de 34 dBA en moyenne, ce qui correspond à une augmentation par 6 de l’intensité sonore initiale de 24 dBA (sous réserve que mes calculs soient justes, merci à Timo pour les explications) ! Ce qui est sûr, c’est que dans un salon, 34 dBA ce n’est pas acceptable.

Le mot de la fin

Voilà, j’ai fini cet article que m’a pris pas mal de temps, que ce soit pour mes recherches ainsi que pour son écriture. J’espère que cela vous a donné envie de vous lancer dans la conception d’une petite machine de virtualisation sans prétention, mais qui répond tout de même à certains critères. Je me tâte encore, mais je risque bien de finir par monter cette machine, plus probablement après l’été.
Dans tous les cas, j’attends vos retours par rapport à ceci. N’hésitez d’ailleurs pas à balancer vos propres configs et expériences, et à la prochaine !

Strik-Strak

 

8 thoughts to “[Tech] Monter son serveur de virtualisation, partie 1: choix du matériel”

  1. Bonjour,
    moi chez moi je suis sur un microserver proliant (ancienne génération avec un processeur amd NL54) il y a très peut de puissance mais le serveur consomme env 35w.

    Pour l’hyperviseur j’utilise Proxmox 4 avec ZFS comme système de partition.
    Sur ce serveur j’ai pas de VM que des containers LXC (pour des raisons de performance). Cette machine fait office de NAS, serveur domotique, serveur subsonic et backup mon proxmox qui tourne chez OVH, qui lui fait tourner des VM.
    Au niveau disque je fait tourner un zpool qui contient 4 disques de 2To en raid10 (le raid5 consommait trop de puissance de calcul pour mon processeur utlra-light et le serveur chargeait à fond sans aucun container d’activé)

    il y a deux mois j’ai rajouté un dell avec un i3 et deux disques de 2To avec proxmox pour y faire tourner mon container de videosurveillance (6 caméras). Car Zoneminder mettait à genou mon proliant.

    Ce qui est cool avec proxmox c’est ZFS (il faut l’activer dans les options à l’installation) c’est génial, on peut par exemple ajouter dans un pool un SSD qu’il va utiliser pour y copier les données lue le plus souvent pour en faire un cache.
    Attention pour ZFS il faut impérativement avoir de la RAM ECC au risque d’avoir des corruptions de données.

  2. Bonjour,

    Je vais sûrement vous faire rire (jaune), moi aussi je me suis lancé sur Proxmox, et j’ai vu les prix pour ma config, (x6 sockets)… Pourtant je suis un habitué des donations et licences opensource, et Linux, j’adore. Je me suis dit ça va le le faire ! … Calculs fait, je suis dégouté de devoir me tourner vers VMware, car je n’ai pas les moyens de me payer Proxmox ! Un comble … ( Enfin, quand je dis « je suis dégouté » c’est pas pour les performances qui devraient êtres au moins aussi bonnes que Proxmox ! Ni même pour la licence VMware perpétuelle et 3 années de MAJ qui me coûte bien moins chère que 1 an de Proxmox qui se désactive si je ne re-paye pas l’année suivante!) … Non, je suis dégouté pour la philosophie, et la moralité de l’histoire…
    C’est ce que j’ai essayé de faire comprendre ( en Anglais et c’est pas mon fort) à l’agent Proxmox en ligne !!!!
    J’en reviens toujours pas…

    1. La licence proxmox c’est pour avoir du support.
      Vous n’êtes pas obligé d’avoir le support, il suffit juste de changer un dépôt dans apt.

  3. Merci de cette info.

    Comme je l’ai dis, en Anglais je suis lourd, mais tout de même, le type avec qui j’ai échangé aurait pu me prévenir quand je lui ai dis ceci:

    « Sorry for these things, my wishes was to invest at about twenty or fourty Euros / month, not 1500 or 3000 Euros per year for my two or three servers, because I’m not a big profit entity, but rather a self-management using … »

    Sinon Cédric, je suis preneur pour la manip de changer un dépôt dans apt get…
    J’ai un peu travaillé sur proxmox et je l’ai même installé, mais je n’ai vu nulle part d’explications de ta manip.

    Le message d’erreur de « License subscription » en entrant par le client web m’a emmené directement aux divers abonnements.

    D’ailleurs cela ne m’a pas affolé de voir les tarifs sur la première page. C’est plutôt quand j’ai lu les petites lignes que j’ai été déçu…

    Je serais très heureux de connaître la manip de naviguer hors support sur proxmox, si vous pouvez m’aider ? Merci d’avance. ( à condition bien entendu que ce soit une méthode reconnue légale )

  4. Oui c’est très simple
    nano /etc/apt/sources.list.d/pve-enterprise.list
    commenter ou supprimer le dépôt présent
    rajouter cette ligne (pour proxmox 4.x):
    deb http://download.proxmox.com/debian jessie pve-no-subscription

    après faire un apt-get update suivi d’un apt-get dist-upgrade

    et c’est bon.
    Après le message d’erreur au login continue d’être la il n’a aucune influence il est la pour faire beau.
    On peut le supprimer mais il va revenir à la prochaine mise à jour. Au début je les supprimais mais maintenant plus (j’ai deux clusters de proxmox + 4 proxmox isolé que j’administre).

  5. Merci beaucoup.

    Si j’étais moi même arrivé ici sur cette info il y a quelque jours, j’aurais parcouru ce post avec délectation…
    Puis-ce t-il en être de même pour d’autres curieux souhaitant installer proxmox.

    Maintenant je me suis engagé avec vmware, mais on sait jamais. Merci Cédric.

    jean.

  6. Bonjour,

    Ce que dit pas l’article, c’est est-ce que tu as monté ton serveur enfin de compte :)
    Car cela m’intéresse énormément

    Merci pour ce jolie billet

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